Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. Je lui ai même dit Ce n'est pas de ma faute. » Il n'a pas répondu. J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n'avais pas à m'excuser. C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte. Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus pris l'autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d'habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m'a dit On n'a qu'une mère. » Quand je suis parti, ils m'ont accompagné à la porte. J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c'est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l'odeur d'essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri et qui m'a demandé si je venais de loin. J'ai dit oui » pour n'avoir plus à est à deux kilomètres du village. J'ai fait le chemin à pied. J'ai voulu voir maman tout de suite. Mais le concierge m'a dit qu'il fallait que je rencontre le directeur. Comme il était occupé, j'ai attendu un peu. Pendant tout ce temps, le concierge a parlé et ensuite, j'ai vu le directeur il m'a reçu dans son bureau. C'était un petit vieux, avec la Légion d'honneur. Il m'a regardé de ses yeux clairs. Puis il m'a serré la main qu'il a gardée si longtemps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté un dossier et m'a dit Mme Meursault est entrée ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J'ai cru qu'il me reprochait quelque chose et j'ai commencé à lui expliquer. Mais il m'a interrompu Vous n'avez pas à vous justifier, mon cher enfant. J'ai lu le dossier de votre mère. Vous ne pouviez subvenir à ses besoins. Il lui fallait une garde. Vos salaires sont modestes. Et tout compte fait, elle était plus heureuse ici. » J'ai dit Oui, monsieur le Directeur. » Il a ajouté Vous savez, elle avait des amis, des gens de son âge. Elle pouvait partager avec eux des intérêts qui sont d'un autre temps. Vous êtes jeune et elle devait s'ennuyer avec vous. »C'était vrai. Quand elle était à la maison, maman passait son temps à me suivre des yeux en silence. Dans les premiers jours où elle était à l'asile, elle pleurait souvent. Mais c'était à cause de l'habitude. Au bout de quelques mois, elle aurait pleuré si on l'avait retirée de l'asile. Toujours à cause de l'habitude. C'est un peu pour cela que dans la dernière année je n'y suis presque plus allé. Et aussi parce que cela me prenait mon dimanche - sans compter l'effort pour aller à l'autobus, prendre des tickets et faire deux heures de directeur m'a encore parlé. Mais je ne l'écoutais presque plus. Puis il m'a dit Je suppose que vous voulez voir votre mère. » Je me suis levé sans rien dire et il m'a précédé vers la porte. Dans l'escalier, il m'a expliqué Nous l'avons transportée dans notre petite morgue. Pour ne pas impressionner les autres. Chaque fois qu'un pensionnaire meurt, les autres sont nerveux pendant deux ou trois jours. Et ça rend le service difficile. » Nous avons traversé une cour où il y avait beaucoup de vieillards, bavardant par petits groupes. Ils se taisaient quand nous passions. Et derrière nous, les conversations reprenaient. On aurait dit d'un jacassement assourdi de perruches. À la porte d'un petit bâtiment, le directeur m'a quitté Je vous laisse, monsieur Meursault. Je suis à votre disposition dans mon bureau. En principe, l'enterrement est fixé à dix heures du matin. Nous avons pensé que vous pourrez ainsi veiller la disparue. Un dernier mot votre mère a, paraît-il, exprimé souvent à ses compagnons le désir d'être enterrée religieusement. J'ai pris sur moi, de faire le nécessaire. Mais je voulais vous en informer. » Je l'ai remercié. Maman, sans être athée, n'avait jamais pensé de son vivant à la suis entré. C'était une salle très claire, blanchie à la chaux et recouverte d'une verrière. Elle était meublée de chaises et de chevalets en forme de X. Deux d'entre eux, au centre, supportaient une bière recouverte de son couvercle. On voyait seulement des vis brillantes, à peine enfoncées, se détacher sur les planches passées au brou de noix. Près de la bière, il y avait une infirmière arabe en sarrau blanc, un foulard de couleur vive sur la ce moment, le concierge est entré derrière mon dos. Il avait dû courir. Il a bégayé un peu On l'a couverte, mais je dois dévisser la bière pour que vous puissiez la voir. » Il s'approchait de la bière quand je l'ai arrêté. Il m'a dit Vous ne voulez pas ? » J'ai répondu Non. » Il s'est interrompu et j'étais gêné parce que je sentais que je n'aurais pas dû dire cela. Au bout d'un moment, il m'a regardé et il m'a demandé Pourquoi ? » mais sans reproche, comme s'il s'informait. J'ai dit Je ne sais pas. » Alors tortillant sa moustache blanche, il a déclaré sans me regarder Je comprends. » Il avait de beaux yeux, bleu clair, et un teint un peu rouge. Il m'a donné une chaise et lui-même s'est assis un peu en arrière de moi. La garde s'est levée et s'est dirigée vers la sortie. À ce moment, le concierge m'a dit C'est un chancre qu'elle a. » Comme je ne comprenais pas, j'ai regardé l'infirmière et j'ai vu qu'elle portait sous les yeux un bandeau qui faisait le tour de la tête. À la hauteur du nez, le bandeau était plat. On ne voyait que la blancheur du bandeau dans son elle est partie, le concierge a parlé Je vais vous laisser seul. » Je ne sais pas quel geste j'ai fait, mais il est resté, debout derrière moi. Cette présence dans mon dos me gênait. La pièce était pleine d'une belle lumière de fin d'après-midi. Deux frelons bourdonnaient contre la verrière. Et je sentais le sommeil me gagner. J'ai dit au concierge, sans me retourner vers lui Il y a longtemps que vous êtes là ? »Immédiatement il a répondu Cinq ans » - comme s'il avait attendu depuis toujours ma il a beaucoup bavardé. On l'aurait bien étonné en lui disant qu'il finirait concierge à l'asile de Marengo. Il avait soixante-quatre ans et il était Parisien. À ce moment je l'ai interrompu Ah, vous n'êtes pas d'ici ? » Puis je me suis souvenu qu'avant de me conduire chez le directeur, il m'avait parlé de maman. Il m'avait dit qu'il fallait l'enterrer très vite, parce que dans la plaine il faisait chaud, surtout dans ce pays. C'est alors qu'il m'avait appris qu'il avait vécu à Paris et qu'il avait du mal à l'oublier. À Paris, on reste avec le mort trois, quatre jours quelquefois. Ici on n'a pas le temps, on ne s'est pas fait à l'idée que déjà il faut courir derrière le corbillard. Sa femme lui avait dit alors Tais-toi, ce ne sont pas des choses à raconter à Monsieur. »Le vieux avait rougi et s'était excusé. J'étais intervenu pour dire Mais non. Mais non. » Je trouvais ce qu'il racontait juste et la petite morgue, il m'a appris qu'il était entré à l'asile comme indigent. Comme il se sentait valide, il s'était proposé pour cette place de concierge. Je lui ai fait remarquer qu'en somme il était un pensionnaire. Il m'a dit que non. J'avais déjà été frappé par la façon qu'il avait de dire ils », les autres », et plus rarement les vieux », en parlant des pensionnaires dont certains n'étaient pas plus âgés que lui. Mais naturellement, ce n'était pas la même chose. Lui était concierge, et, dans une certaine mesure, il avait des droits sur garde est entrée à ce moment. Le soir était tombé brusquement. Très vite, la nuit s'était épaissie au-dessus de la verrière. Le concierge a tourné le commutateur et j'ai été aveuglé par l'éclaboussement soudain de la lumière. Il m'a invité à me rendre au réfectoire pour dîner. Mais je n'avais pas faim. Il m'a offert alors d'apporter une tasse de café au lait. Comme j'aime beaucoup le café au lait, j'ai accepté et il est revenu un moment après avec un plateau. J'ai bu. J'ai eu alors envie de fumer. Mais j'ai hésité parce que je ne savais pas si je pouvais le faire devant maman. J'ai réfléchi, cela n'avait aucune importance. J'ai offert une cigarette au concierge et nous avons un moment, il m'a dit Vous savez, les amis de Madame votre mère vont venir la veiller aussi. C'est la coutume. Il faut que j'aille chercher des chaises et du café noir. » Je lui ai demandé si on pouvait éteindre une des lampes. L'éclat de la lumière sur les murs blancs me fatiguait. Il m'a dit que ce n'était pas possible. L'installation était ainsi faite c'était tout ou rien. Je n'ai plus beaucoup fait attention à lui. Il est sorti, est revenu, a disposé des chaises. Sur l'une d'elles, il a empilé des tasses autour d'une cafetière. Puis il s'est assis en face de moi, de l'autre côté de maman. La garde était aussi au fond, le dos tourné. Je ne voyais pas ce qu'elle faisait. Mais au mouvement de ses bras, je pouvais croire qu'elle tricotait. Il faisait doux, le café m'avait réchauffé et par la porte ouverte entrait une odeur de nuit et de fleurs. Je crois que j'ai somnolé un un frôlement qui m'a réveillé. D'avoir fermé les yeux, la pièce m'a paru encore plus éclatante de blancheur. Devant moi, il n'y avait pas une ombre et chaque objet, chaque angle, toutes les courbes se dessinaient avec une pureté blessante pour les yeux. C'est à ce moment que les amis de maman sont entrés. Ils étaient en tout une dizaine, et ils glissaient en silence dans cette lumière aveuglante. Ils se sont assis sans qu'aucune chaise grinçât. Je les voyais comme je n'ai jamais vu personne et pas un détail de leurs visages ou de leurs habits ne m'échappait. Pourtant je ne les entendais pas et j'avais peine à croire à leur réalité. Presque toutes les femmes portaient un tablier et le cordon qui les serrait à la taille faisait encore ressortir leur ventre bombé. Je n'avais encore jamais remarqué à quel point les vieilles femmes pouvaient avoir du ventre. Les hommes étaient presque tous très maigres et tenaient des cannes. Ce qui me frappait dans leurs visages, c'est que je ne voyais pas leurs yeux, mais seulement une lueur sans éclat au milieu d'un nid de rides. Lorsqu'ils se sont assis, la plupart m'ont regardé et ont hoché la tête avec gêne, les lèvres toutes mangées par leur bouche sans dents, sans que je puisse savoir s'ils me saluaient ou s'il s'agissait d'un tic. Je crois plutôt qu'ils me saluaient. C'est à ce moment que je me suis aperçu qu'ils étaient tous assis en face de moi à dodeliner de la tête, autour du concierge. J'ai eu un moment l'impression ridicule qu'ils étaient là pour me après, une des femmes s'est mise à pleurer. Elle était au second rang, cachée par une de ses compagnes, et je la voyais mal. Elle pleurait à petits cris, régulièrement il me semblait qu'elle ne s'arrêterait jamais. Les autres avaient l'air de ne pas l'entendre. Ils étaient affaissés, mornes et silencieux. Ils regardaient la bière ou leur canne, ou n'importe quoi, mais ils ne regardaient que cela. La femme pleurait toujours. J'étais très étonné parce que je ne la connaissais pas. J'aurais voulu ne plus l'entendre. Pourtant je n'osais pas le lui dire. Le concierge s'est penché vers elle, lui a parlé, mais elle a secoué la tête, a bredouillé quelque chose, et a continué de pleurer avec la même régularité. Le concierge est venu alors de mon côté. Il s'est assis près de moi. Après un assez long moment, il m'a renseigné sans me regarder Elle était très liée avec Madame votre mère. Elle dit que c'était sa seule amie ici et que maintenant elle n'a plus personne. »Nous sommes restés un long moment ainsi. Les soupirs et les sanglots de la femme se faisaient plus rares. Elle reniflait beaucoup. Elle s'est tue enfin. Je n'avais plus sommeil, mais j'étais fatigué et les reins me faisaient mal. À présent c'était le silence de tous ces gens qui m'était pénible. De temps en temps seulement, j'entendais un bruit singulier et je ne pouvais comprendre ce qu'il était. À la longue, j'ai fini par deviner que quelques-uns d'entre les vieillards suçaient l'intérieur de leurs joues et laissaient échapper ces clappements bizarres. Ils ne s'en apercevaient pas tant ils étaient absorbés dans leurs pensées. J'avais même l'impression que cette morte, couchée au milieu d'eux, ne signifiait rien à leurs yeux. Mais je crois maintenant que c'était une impression avons tous pris du café, servi par le concierge. Ensuite, je ne sais plus. La nuit a passé. Je me souviens qu'à un moment j'ai ouvert les yeux et j'ai vu que les vieillards dormaient tassés sur eux-mêmes, à l'exception d'un seul qui, le menton sur le dos de ses mains agrippées à la canne, me regardait fixement comme s'il n'attendait que mon réveil. Puis j'ai encore dormi. Je me suis réveillé parce que j'avais de plus en plus mal aux reins. Le jour glissait sur la verrière. Peu après, l'un des vieillards s'est réveillé et il a beaucoup toussé. Il crachait dans un grand mouchoir à carreaux et chacun de ses crachats était comme un arrachement. Il a réveillé les autres et le concierge a dit qu'ils devraient partir. Ils se sont levés. Cette veille incommode leur avait fait des visages de cendre. En sortant, et à mon grand étonnement, ils m'ont tous serré la main - comme si cette nuit où nous n'avions pas échangé un mot avait accru notre fatigué. Le concierge m'a conduit chez lui et j'ai pu faire un peu de toilette. J'ai encore pris du café au lait qui était très bon. Quand je suis sorti, le jour était complètement levé. Au-dessus des collines qui séparent Marengo de la mer, le ciel était plein de rougeurs. Et le vent qui passait au-dessus d'elles apportait ici une odeur de sel. C'était une belle journée qui se préparait. Il y avait longtemps que j'étais allé à la campagne et je sentais quel plaisir j'aurais pris à me promener s'il n'y avait pas eu j'ai attendu dans la cour, sous un platane. Je respirais l'odeur de la terre fraîche et je n'avais plus sommeil. J'ai pensé aux collègues du bureau. À cette heure, ils se levaient pour aller au travail pour moi c'était toujours l'heure la plus difficile. J'ai encore réfléchi un peu à ces choses, mais j'ai été distrait par une cloche qui sonnait à l'intérieur, des bâtiments. Il y a eu du remue-ménage derrière les fenêtres, puis tout s'est calmé. Le soleil était monté un peu plus dans le ciel il commençait à chauffer mes pieds. Le concierge a traversé la cour et m'a dit que le directeur me demandait. Je suis allé dans son bureau. Il m'a fait signer un certain nombre de pièces. J'ai vu qu'il était habillé de noir avec un pantalon rayé. Il a pris le téléphone en main et il m'a interpellé Les employés des pompes funèbres sont là depuis un moment. Je vais leur demander de venir fermer la bière. Voulez-vous auparavant voir votre mère une dernière fois ? » J'ai dit non. Il a ordonné dans le téléphone en baissant la voix Figeac, dites aux hommes qu'ils peuvent aller. »Ensuite il m'a dit qu'il assisterait à l'enterrement et je l'ai remercié. Il s'est assis derrière son bureau, il a croisé ses petites jambes. Il m'a averti que moi et lui serions seuls, avec l'infirmière de service. En principe, les pensionnaires ne devaient pas assister aux enterrements. Il les laissait seulement veiller C'est une question d'humanité », a-t-il remarqué. Mais en l'espèce, il avait accordé l'autorisation de suivre le convoi à un vieil ami de maman Thomas Pérez. » Ici, le directeur a souri. Il m'a dit Vous comprenez, c'est un sentiment un peu puéril. Mais lui et votre mère ne se quittaient guère. À l'asile, on les plaisantait, on disait à Pérez C'est votre fiancée. » Lui riait. Ça leur faisait plaisir. Et le fait est que la mort de Mme Meursault l'a beaucoup affecté. Je n'ai pas cru devoir lui refuser l'autorisation. Mais sur le conseil du médecin visiteur, je lui ai interdit la veillée d'hier. »Nous sommes restés silencieux assez longtemps. Le directeur s'est levé et a regardé par la fenêtre de son bureau. À un moment, il a observé Voilà déjà le curé de Marengo. Il est en avance. » Il m'a prévenu qu'il faudrait au moins trois quarts d'heure de marche pour aller à l'église qui est au village même. Nous sommes descendus. Devant le bâtiment, il y avait le curé et deux enfants de chœur. L'un de ceux-ci tenait un encensoir et le prêtre se baissait vers lui pour régler la longueur de la chaîne d'argent. Quand nous sommes arrivés, le prêtre s'est relevé. Il m'a appelé mon fils » et m'a dit quelques mots. Il est entré ; je l'ai vu d'un coup que les vis de la bière étaient enfoncées et qu'il y avait quatre hommes noirs dans la pièce. J'ai entendu en même temps le directeur me dire que la voiture attendait sur la route et le prêtre commencer ses prières. À partir de ce moment, tout est allé très vite. Les hommes se sont avancés vers la bière avec un drap. Le prêtre, ses suivants, le directeur et moi-même sommes sortis. Devant la porte, il y avait une dame que je ne connaissais pas M. Meursault », a dit le directeur. Je n'ai pas entendu le nom de cette dame et j'ai compris seulement qu'elle était infirmière déléguée. Elle a incliné sans un sourire son visage osseux et long. Puis nous nous sommes rangés pour laisser passer le corps. Nous avons suivi les porteurs et nous sommes sortis de l'asile. Devant la porte, il y avait la voiture. Vernie, oblongue et brillante, elle faisait penser à un plumier. À côté d'elle, il y avait l'ordonnateur, petit homme aux habits ridicules, et un vieillard à l'allure empruntée. J'ai compris que c'était M. Pérez. Il avait un feutre mou à la calotte ronde et aux ailes larges il l'a ôté quand la bière a passé la porte, un costume dont le pantalon tirebouchonnait sur les souliers et un nœud d'étoffe noire trop petit pour sa chemise à grand col blanc. Ses lèvres tremblaient au-dessous d'un nez truffé de points noirs. Ses cheveux blancs assez fins laissaient passer de curieuses oreilles ballantes et mal ourlées dont la couleur rouge sang dans ce visage blafard me frappa. L'ordonnateur nous donna nos places. Le curé marchait en avant, puis la voiture. Autour d'elle, les quatre hommes. Derrière, le directeur, moi-même et, fermant la marche, l'infirmière déléguée et M. ciel était déjà plein de soleil. Il commençait à peser sur la terre et la chaleur augmentait rapidement. Je ne sais pas pourquoi nous avons attendu assez longtemps avant de nous mettre en marche. J'avais chaud sous mes vêtements sombres. Le petit vieux, qui s'était recouvert, a de nouveau ôté son chapeau. Je m'étais un peu tourné de son côté, et je le regardais lorsque le directeur m'a parlé de lui. Il m'a dit que souvent ma mère et M. Pérez allaient se promener le soir jusqu'au village, accompagnés d'une infirmière. Je regardais la campagne autour de moi. À travers les lignes de cyprès qui menaient aux collines près du ciel, cette terre rousse et verte, ces maisons rares et bien dessinées, je comprenais maman. Le soir, dans ce pays, devait être comme une trêve mélancolique. Aujourd'hui, le soleil débordant qui faisait tressaillir le paysage le rendait inhumain et nous sommes mis en marche. C'est à ce moment que je me suis aperçu que Pérez claudiquait légèrement. La voiture, peu à peu, prenait de la vitesse et le vieillard perdait du terrain. L'un des hommes qui entouraient la voiture s'était laissé dépasser aussi et marchait maintenant à mon niveau. J'étais surpris de la rapidité avec laquelle le soleil montait dans le ciel. Je me suis aperçu qu'il y avait déjà longtemps que la campagne bourdonnait du chant des insectes et de crépitements d'herbe. La sueur coulait sur mes joues. Comme je n'avais pas de chapeau, je m'éventais avec mon mouchoir. L'employé des pompes funèbres m'a dit alors quelque chose que je n'ai pas entendu. En même temps, il s'essuyait le crâne avec un mouchoir qu'il tenait dans sa main gauche, la main droite soulevant le bord de sa casquette. Je lui ai dit Comment ? »Il a répété en montrant le ciel Ça tape. » J'ai dit Oui. »Un peu après, il m'a demandée C'est votre mère qui est là ? » J'ai encore dit Oui. » Elle était vieille ? » J'ai répondu Comme ça », parce que je ne savais pas le chiffre exact. Ensuite, il s'est tu. Je me suis retourné et j'ai vu le vieux Pérez à une cinquantaine de mètres derrière nous. Il se hâtait en balançant son feutre à bout de bras. J'ai regardé aussi le directeur. Il marchait avec beaucoup de dignité, sans un geste inutile. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, mais il ne les essuyait me semblait que le convoi marchait un peu plus vite. Autour de moi, c'était toujours la même campagne lumineuse gorgée de soleil. L'éclat du ciel était insoutenable. À un moment donné, nous sommes passés sur une partie de la route qui avait été récemment refaite. Le soleil avait fait éclater le goudron. Les pieds y enfonçaient et laissaient ouverte sa pulpe brillante. Au-dessus de la voiture, le chapeau du cocher, en cuir bouilli, semblait avoir été pétri dans cette boue noire. J'étais un peu perdu entre le ciel bleu et blanc et la monotonie de ces couleurs, noir gluant du goudron ouvert, noir terne des habits, noir laque de la voiture. Tout cela, le soleil, l'odeur de cuir et de crottin de la voiture, celle du vernis et celle de l'encens, la fatigue d'une nuit d'insomnie, me troublait le regard et les idées. Je me suis retourné une fois de plus Pérez m'a paru très loin, perdu dans une nuée de chaleur, puis je ne l'ai plus aperçu. Je l'ai cherché du regard et j'ai vu qu'il avait quitté la route et pris à travers champs. J'ai constaté aussi que devant moi la route tournait. J'ai compris que Pérez qui connaissait le pays coupait au plus court pour nous rattraper. Au tournant il nous avait rejoints. Puis nous l'avons perdu. Il a repris encore à travers champs et comme cela plusieurs fois. Moi, je sentais le sang qui me battait aux s'est passé ensuite avec tant de précipitation, de certitude et de naturel, que je ne me souviens plus de rien. Une chose seulement à l'entrée du village, l'infirmière déléguée m'a parlé. Elle avait une voix singulière qui n'allait pas avec son visage, une voix mélodieuse et tremblante. Elle m'a dit Si on va doucement, on risque une insolation. Mais si on va trop vite, on est en transpiration et dans l'église on attrape un chaud et froid. » Elle avait raison. Il n'y avait pas d'issue. J'ai encore gardé quelques images de cette journée par exemple, le visage de Pérez quand, pour la dernière fois, il nous a rejoints près du village. De grosses larmes d'énervement et de peine ruisselaient sur ses joues. Mais, à cause des rides, elles ne s'écoulaient pas. Elles s'étalaient, se rejoignaient et formaient un vernis d'eau sur ce visage détruit. Il y a eu encore l'église et les villageois sur les trottoirs, les géraniums rouges sur les tombes du cimetière, l'évanouissement de Pérez on eût dit un pantin disloqué, la terre couleur de sang qui roulait sur la bière de maman, la chair blanche des racines qui s'y mêlaient, encore du monde, des voix, le village, l'attente devant un café, l'incessant ronflement du moteur, et ma joie quand l'autobus est entré dans le nid de lumières d'Alger et que j'ai pensé que j'allais me coucher et dormir pendant douze heures.
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Arrivé dimanche chez les Bleus, en remplacement de Raphaël Varane, Ibrahima Konaté a fait souffler un vent de fraîcheur lors de sa conférence de presse de présentation. Pas gêné par les questions des journalistes, le défenseur central de Liverpool a répondu avec beaucoup de spontanéité et de franchise. Loin du discours formaté ou emprunté de certains de ses avez-vous appris votre convocation en équipe de France et vos premières heures en Bleu ?IBRAHIMA KONATÉ. J’étais sur un bateau en Grèce avec des amis. Je cherchais mon téléphone, et j’ai vu deux appels manqués. Je ne connaissais pas le numéro, donc j’ai rappelé. Malheureusement, je n’ai pas pu appeler ma famille car c’était confidentiel. Ensuite quand la nouvelle a été rendue publique, c’était une énorme fierté. Le groupe m’a très bien accueilli. Il y a beaucoup de joueurs que je connais depuis longtemps. Donc l’intégration a été très y a un peu plus d’une semaine entre la finale de la Ligue des champions et aujourd’hui. Est-ce que vous vous sentez prêt à jouer dès maintenant ?J’ai eu la chance de jouer la Ligue des champions, contrairement à d’autres joueurs qui ont coupé avant moi. Donc j’ai encore un peu de rythme. Est-ce que je suis prêt ou pas ? Si je dois jouer, je suis un soldat donc je le ferai pour le avez vécu une saison très riche avec un transfert à Liverpool, une finale de Ligue des champions et maintenant votre première convocation en Bleu. Est-ce facile à digérer ?Ah non ! Je disais au coach, que cette saison était impressionnante émotionnellement en tant que jeune joueur. Et là je suis en vacances, je décide de tout couper et on m’appelle pour l’équipe de France A. Mais on est toujours prêts, car c’est notre que la Coupe du monde au Qatar est un objectif pour vous ?Bien sûr que c’est un objectif. Je vous le disais avant la finale de la Ligue des champions, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide. Mais ce n’est pas non plus une fin en soi. Il faut vivre le truc et pas trop avez un CV important mais le public en France vous connaît peu. Comment vous décririez ce que vous a apporté Van Dijk à Liverpool ?Il n’y a pas que Van Dijk qui m’a apporté. Il y a tout le groupe, notamment Matip ou Joe Gomez. Ce sont trois joueurs d’expérience, même si Van Dijk c’est le meilleur défenseur central du monde selon moi. Il me donne beaucoup de conseils mais il me laisse aussi jouer mon jeu, car il a confiance dans mes qualités. Parfois je regarde ses statistiques, et je vois qu’il court moins que moi. J’ai compris que c’est juste son placement. Donc j’essaie que de m’inspirer de sont vos qualités ?Il rigole. Je suis un joueur qui va vite, et je n’ai pas peur balle au Pavard et Lucas Hernandez sont arrivés juste avant la Coupe du monde 2018. Est-ce que vous êtes conscient que les premières en Bleu peuvent être déterminantes ?Les premières peuvent être déterminantes, mais je ne me mets pas de pression. Il va y avoir une saison à débuter avant le Qatar, donc il va falloir être performant et je vais essayer de faire partie de ce groupe au début de la saison que vous pensez que votre trajectoire aurait été la même si vous n’étiez pas parti si tôt à l’étranger ?Aucune idée. Mais j’ai pris la décision de partir à l’étranger assez tôt et ça m’a plutôt réussi. L’Allemagne m’a beaucoup aidé, car Leipzig est un club qui demande beaucoup de rigueur et d’exigence. S’adapter à une nouvelle culture a nécessité que je sois encore plus sérieux que si j’étais resté dans mon vous définiriez votre caractère ? On vous voit beaucoup rire aujourd’hui, c’est pour évacuer la pression ?Non, je suis toujours comme ça. Vous pouvez demander à n’importe qui. J’essaie d’apporter de la joie de vivre. Je suis en bonne santé, je suis en équipe de France, pourquoi je tirerais la tête ? Il n’y a aucune vivez-vous le football ? Est-ce que vous regardez beaucoup de matchs ?Avant je ne regardais aucun match. Les joueurs de Leipzig, notamment Nordi Mukiele, me le reprochaient beaucoup. Mais j’ai compris que c’était important quand j’échangeais avec Van Dijk avant les matchs et qu’il me parlait des attaquants et de leur jeu. Je me suis dit qu’il fallait aussi que je regarde les matchs. Parfois on a envie de penser à autre chose, mais c’est que vous avez des modèles dans le football ?Van Dijk et Sergio Ramos pour sa grinta. C’était un leader positif au Real Madrid sur le terrain et il marquait beaucoup de buts. Aujourd’hui, il est un peu gêné par ses blessures. Donc j’essaie de m’inspirer de ces gardez une attache forte avec votre quartier de la Roquette à Paris. Pourquoi et quel est votre rapport avec les jeunes ?J’aimerais être une source d’inspiration pour les plus jeunes. Si ça peut les inspirer et croire en ce qu’ils veulent faire. Ce sera un point très positif pour moi. Ensuite, je n’ai pas vu grandir mes amis, donc si je peux leur donner un peu de ce que je vis quand je reviens, c’est le saison, vous vous êtes distingué sur votre capacité à vous montrer décisif sur le plan offensif. Est-ce que vous avez toujours eu ça en vous ?Je n’ai pas toujours eu ça en moi. Je ne croyais pas vraiment en moi sur les corners. J’ai échangé avec Thiago Alcantara, et il m’a dit Quand tu montes sur les corners, il faut que tu croies dans ton gabarit. Tu peux faire mal ». J’en ai mis un et ensuite ça a suivi.traductiontête au pied dans le dictionnaire Français - Français de Reverso, voir aussi 'alouette sans tête',bille en tête',coup de tête',faire la tête', conjugaison, expressions idiomatiques Il y a moins d’un an, sur un coup de tête, la jeune femme reprenait le magasin de chaussures de Marcillac. Depuis, elle l’a développé, et s’apprête à se lancer dans le prêt-à-porter. "Je pense que si j’ouvrais à 7 h 30, les gens viendraient dès cette heure-là." Avec le sourire qui la caractérise, Marie Sanhes regarde les passants s’arrêter devant sa boutique, La pointure du Vallon, en plein centre-ville de Marcillac, à deux pas de la mairie. La mère de famille, 35 ans, a refait la vitrine la veille, et forcément, ça attire l’œil des clients, qui n’ont pu qu’observer, depuis un an, la renaissance de ce lieu historique de la commune. Pendant près de 50 ans, la famille Aymès, mère et fille, a tenu cette boutique de chaussures, dont la renommée dépassait déjà les frontières de la petite commune de Marcillac. C’est d’ailleurs parce qu’elle en était cliente que Marie Sanhes la connaissait. "C’est ma belle-mère qui m’en a parlé, raconte cette maman de trois enfants, qui cherchait alors des chaussures pour le premier. Souvent dans les familles, ce sont les grands-parents qui achètent les premières vraies chaussures d’un enfant. C’est symbolique, c’est un passage important du bébé à l’enfant." Un coup de tête Voilà donc comment la jeune femme, qui habite alors à Rodez, devient cliente de la Pointure du Vallon, il y a une dizaine d’années, sans imaginer une seule seconde qu’elle reprendra un jour la boutique. Entre-temps, la famille s’installe à Valady, mais Marie Sanhes continue de travailler à Rodez. Fille de commerçants, elle a également fait des études de commerce avant de travailler dans plusieurs boutiques de la préfecture de l’Aveyron. Mais au moment du confinement, alors qu’elle est salariée dans une enseigne de prêt-à-porter, elle est licenciée à cause de la perte d’activité. "En rentrant chez moi, j’ai dit à mon mari que je ne voulais plus jamais travailler dans le commerce", sourit-elle. Quelques jours plus tard, en janvier 2021, sa grand-mère a besoin de bottes. Elle lui propose de l’amener à Marcillac, dans la boutique qu’elle connaît bien. "En arrivant, j’ai expliqué à la gérante que ma grand-mère était timide et que ça allait prendre un peu de temps. Elle m’a répondu faites comme chez-vous, je vous laisse faire la vendeuse. Et j’ai vendu des bottes à ma grand-mère. Au moment de payer, la gérante m’a remercié et m’a lancé "Vous voulez pas racheter ma boutique, je veux prendre ma retraite ?" Marie Sanhes répond très sérieusement à la plaisanterie que ça pourrait l’intéresser. Elle rentre chez elle, en parle à son mari, qui lui conseille de foncer. "Je suis revenue l’après-midi et j’ai demandé à Éliane Aymès la gérante depuis 1987, NDLR de me faire visiter, de m’expliquer comment elle travaillait…" Bientôt du prêt-à-porter Dans la foulée, elle va voir un comptable, se rapproche de la CCI, et mi-février, à peine un mois plus tard, les deux femmes passent devant le notaire pour acter la vente du fonds de commerce. Le troisième confinement empêchera l’ouverture prévue en mars, mais Marie Sanhes ne se décourage pas. Elle en profite pour faire des travaux et donner un goût de modernité à la boutique, mais aussi pour affiner un peu sa stratégie sur les réseaux sociaux. Elle décide également de vendre des parapluies, des chaussettes, des sacs à main de marques françaises. Et quand elle ouvre enfin, le 19 mai, tout est prêt et les clients sont directement au rendez-vous. Près d’un an plus tard, elle a rempli tous ses objectifs et continue de fourmiller de projets. La trentenaire est en train de racheter le fonds de commerce d’une boutique de prêt-à-porter voisine, dont la gérante, qu’elle va embaucher quelques mois jusqu’à sa retraite, commençait à réfléchir à vendre. Là encore, Marie n’a pas cogité longtemps. Elle a trouvé l’idée bonne et a étudié la faisabilité financière et technique. "Reprendre la boutique était compliqué tant sur l’organisation que financièrement, alors j’ai décidé de faire un transfert de fonds", lance-t-elle. Elle s’est donc lancée dans de nouveaux travaux pour réaménager une nouvelle fois l’espace, qui accueillera des vêtements, dans quelques semaines. Pas question pour autant de remplacer les chaussures, ni de changer le nom de la boutique, qui continuera à s’appeler la Pointure du Vallon. "Les clients me disent "vous allez nous habiller de la tête aux pieds". Je leur réponds que non, je vais les habiller des pieds à la tête", termine-t-elle avec plein de malice.
Étape1 : vous découpez 2 rectangles de tissus de même taille. Je préfère prendre un tissu plus épais que l’autre ça permet une meilleure tenue. Vous pliez le tissu de façon à coudre les petits cotés, en prenant soin de mettre l’envers du tissu à l’extérieur. Vous faites de même avec votre deuxième tissu.Définition Définition de tête Votre navigateur ne prend pas en charge audio. nom féminin Extrémité antérieure des animaux, qui porte la bouche et les principaux organes des sens lorsque cette partie est distincte et reconnaissable. ➙ céphalo-. La tête d'un oiseau, d'un poisson, d'un serpent. L'aigle* à deux têtes. Tête de veau préparée pour la consommation. Partie supérieure du corps d'un être humain contenant le cerveau, qui est de forme arrondie et tient au tronc par le cou. Squelette de la tête. ➙ Des pieds* à la tête, de la tête aux pieds. La tête haute, redressée ; au figuré avec fierté ou sans avoir rien à se reprocher. La tête basse ; au figuré ➙ confus, honteux. Tourner, hocher la tête. Signe de tête. locution Être tombé sur la tête être un peu fou, déraisonner. Ça va pas, la tête ! tu es fou ! Se jeter tête baissée dans qqch. ; au figuré sans tenir compte du danger. Ne savoir où donner de la tête avoir trop d'occupations. En avoir par-dessus la tête, assez. Tenir tête résister à l'adversaire ; s'opposer avec fermeté à la volonté de qqn. Partie de la tête où poussent les cheveux. Tête chauve. ➙ familier caillou. Tête nue, sans chapeau. La tête, considérée comme la partie vitale. ➙ vie. Risquer sa tête. locution Donner sa tête à couper que affirmer avec conviction que. Je le jure sur la tête de mes enfants. Le visage, quant aux traits et à l'expression. ➙ face, figure ; familier gueule. Une bonne tête. ➙ familier bouille. Faire une drôle de tête. ➙ familier bobine, tronche. Faire la tête. ➙ bouder. Visage qui rend qqn reconnaissable. J'ai vu cette tête-là quelque part. Représentation de cette partie du corps de l'homme, des animaux supérieurs. Tête sculptée. Tête de pipe*. Être la tête de Turc, servir de tête de Turc ➙ souffre-douleur. Tête de mort crâne humain ; sa représentation, emblème de la mort. Hauteur d'une tête d'homme. Il a une tête de plus que sa d'une tête de cheval, dans une course. Cheval qui gagne d'une courte tête. Coup de tête dans la balle, au football. Joueur qui fait une tête. Partie d'une chose où l'on peut poser la tête. La tête du lit. ➙ chevet. Le siège de la pensée, chez l'être humain. ➙ cerveau, cervelle, esprit. Une tête bien faite. appellatif familier Salut, petite tête ! locution Être tête en l'air être étourdi. Avoir une tête de linotte*. Une grosse tête une personne savante, intelligente. péjoratif Avoir la grosse tête être prétentieux. sans complément Il n'a pas de tête, il oublie tout. Une femme de tête, énergique, efficace. De tête mentalement. Calculer de tête. Se creuser* la tête. Avoir une idée derrière la tête, une intention cachée. locution Canada Se faire une tête sur qqch., se faire une idée, une opinion. Se mettre dans la tête, en tête de…, que… décider ; imaginer, se persuader. familier Prendre la tête obséder, préoccuper. Arrête de te prendre la tête ! familier Mettez-vous bien ça dans la tête, tâchez de vous en persuader. ➙ enfoncer. En tête. Avoir une idée en tête. Je n'ai plus son nom en tête je ne m'en souviens plus. Le siège des états psychologiques. Caractère Avoir la tête froide*. Avoir une tête de cochon, un mauvais caractère. États passagers Perdre la tête perdre son sang-froid. ➙ boule, boussole. Mettre à qqn la tête à l'envers. ➙ égarer, griser. Retourner* la tête à qqn. Avoir la tête à ce qu'on fait, y appliquer son attention. Avoir la tête ailleurs penser à autre chose → être dans la lune. N'en faire qu'à sa tête agir selon sa fantaisie. Un coup de tête une décision, une action inconsidérée, irréfléchie. Symbole de l'état mental. locution Perdre la tête devenir fou ou gâteux. Il a perdu la tête pour cette fille. Avoir toute sa tête. Représentant une personne. Faute qui retombe sur la tête de qqn. Tête couronnée*. Une tête brûlée*. Une forte tête une personne qui s'oppose aux autres et fait ce qu'elle veut. Une mauvaise tête une personne obstinée, querelleuse. Par tête par personne, par individu. Trente euros par tête. familier Par tête de pipe même sens. Personne qui conçoit et dirige. Elle est, c'est la tête de l'entreprise. ➙ cerveau, chef. Animal d'un troupeau. Cent têtes de bétail. chosesPartie supérieure, notamment lorsqu'elle est arrondie. La tête des arbres. ➙ cime. Extrémité, partie terminale. La tête d'un os long. La tête d'un clou. Tête d'ail*. Tête de lecture d'une platine, d'un magnétoscope. Partie antérieure d'une chose qui se déplace. La tête d'un train, d'un cortège. Fusée à tête chercheuse, munie d'un dispositif pouvant modifier sa trajectoire vers l'objectif. Partie antérieure d'une chose orientée. Tête de ligne point de départ d'une ligne de transport. Tête de liste premier nom d'une liste. Tête d'affiche. Place de ce qui est à l'avant ou au début surtout de, en tête. Passer en tête. ➙ devant, le premier. Wagon de tête. L'article de tête d'un journal. Mot en tête de phrase. Place de la personne qui dirige, commande. Prendre la tête du peloton. Se trouver à la tête d'une grosse fortune. Définition de tété Votre navigateur ne prend pas en charge audio. nom masculin SynonymesSynonymes de tête nom fémininfigure, visage, bille familier, binette familier, bobine familier, bougie familier, bouille familier, trogne familier, trombine familier, tronche familier, gueule très familier, frime argotcaboche familier, bourrichon familier, caberlot familier, cafetière familier, calebasse familier, carafe familier, carafon familier, cassis familier, ciboulot familier, cigare familier, citron familier, citrouille familier, coloquinte familier, margoulette familier, tirelire familier, melon populaire, bourriche vieilli, argot, chef vieuxSynonymes de avoir la grosse têteêtre prétentieux, avoir le melon familier, avoir les chevilles qui enflent familier, péter plus haut que son cul vulgaireSynonymes de perdre la têteperdre la raison, déraisonner, devenir fou, perdre le nord, débloquer familier, déjanter familier, déménager familier, dérailler familier, disjoncter familier, perdre la boule familier, perdre la boussole familier, perdre les pédales familier, yoyoter de la touffe familier, capoter familier, Canada, déconner très familierpaniquer, s'affolerSynonymes de tête de mort nom féminincrâneExemplesPhrases avec le mot têteQuand ces maladies se déclarent, les symptômes sont proches maux de tête, nez bouché et ne devrions plus compter les têtes de bétail, les jachères et autres dispositions du même peut-être de l'histoire ancienne mais elle trotte encore dans les têtes 07/09/2015Peu à peu le plaisir de la pâtisserie lui est revenu pour le plus grand bonheur de ses clients, collègues commerçants en 22/08/2021Elle exprime, sans nuance, la souffrance de maintenir la tête hors de l' 16/04/2018Finalement victorieux 20-16, les locaux se sont imposés sur trois tête à tête, deux doublettes et une 03/09/2021Phrases avec le mot tétéJe suis rentrée à neuf heures chez moi, il a tété et s'est endormi tout de suite...Maurice Fleury 1856-1921Et pourtant, quelques bébés arrivent à ma consultation entre 6 et 15 jours sans avoir jamais tété, malgré de nombreuses tentatives à la 2014, Régine Prieur entéralement, sous alimentation en oxygène, il se souvient d'avoir tété, chaque nuit, le doigt de sa mère, portant un gant 2002 d'une nécessité médicale, ils en ont fait un vice auquel ils sont attachés parce qu'ils l'ont hérité de leur père et l'ont tété auprès de leur du Nord, 2005, Thomas Glesener me semble que j'ai tété du lait à de vieilles outres sous des catacombes, et que je parais tout à coup à la lumière du Boylesve 1867-1926Du reste, c'était son heure, il y avait trois heures qu'il n'avait Zola 1840-1902 Ces exemples proviennent de sites partenaires externes. Ils sont sélectionnés automatiquement et ne font pas l’objet d’une relecture par les équipes du Robert. En savoir plus. Dictionnaire universel de Furetière 1690Définition ancienne de TESTE s. f. La partie superieure ou anterieure de l'animal. Les Medecins divisent la teste de l'homme en deux parties. L'une est le test, en Latin calvaria, qui est la cheveluë ; l'autre sans cheveux, qui est la face ou le visage, facies & vultus, qui est nommée excellemment par les Grecs prosopon, c'est à dire, regardant devant soy, parce que cela n'appartient qu'à l'homme seul. Ils subdivisent la premiere partie en quatre, sçavoir le devant, qui est l'endroit le plus humide & le plus tendre, qu'ils appellent du mot Latin sinciput, comme qui diroit summum caput ; le derriere, qu'ils appellent occiput, ou d'un mot Grec inion, parce que tous les nerfs qui s'appellent ines prennent de là leur origine. Ils appellent le milieu ou le haut de la teste, vertex, à vertendo, parce que les cheveux tournent là en rond. Et enfin ils nomment les costez ou temples, tempora, parce que c'est là que le poil commence à blanchir, & à monstrer le temps ou l'âge de l'homme. L'os du front s'appelle coronal, ou l'os de la pouppe ou sans vergogne d'où vient qu'on appelle les impudens effrontez. Sa figure est en demi-cercle, polie par dehors, & inégale par dedans. L'os de la teste s'appelle de la prouë & de la memoire. Aux vieillards il est tout d'une piece. Aux jeunes il est tantost de quatre, tantost de cinq. Sa figure approche de celle d'un turbot, car il a cinq costez formés de deux lignes circulaires qui vont finir en pointe. En general les os de la teste s'appellent le crane. Il y a des peuples qui se rendent la teste aussi platte que la main, & qui mettent la teste de leurs enfants, dés qu'ils sont nés, entre deux presses ou planches sur le front & le derriere de la teste pour l'applatir. Ils demeurent dans la Province de Cosaquas sur la riviere des Amazones. Dieu a fait marcher l'homme la teste levée, afin qu'il contemplast le ciel. Les autres animaux avancent & baissent la teste, parce qu'ils ne sont nez que pour la terre. La teste est le principal siege de l'ame, & des organes des sens. Les Orientaux couvrent leur teste d'un turban, & les Occidentaux d'un chapeau. Les Rois ont la couronne sur la teste dans leur Sacre. Les Ecclesiastiques ont une couronne, une tonsure sur le sommet de la teste, pour marque de leur Clericature. Les soldats ont le pot en teste ; les cavaliers un heaume, ou habillement de teste. La fonteine de la teste. Voyez FONTEINE. Des yeux à fleur de teste. Tourner la teste ; faire un signe de teste, hocher la teste. Ce mot de teste vient du Latin testa, dont les Latins se sont servis en la même signification. Nicod & se dit aussi des arbres, des plantes, des fruits. Il a tant de testes de saules à coupper tous les ans. L'Ordonnance deffend de deshonorer, de coupper les testes des arbres de haute fustaye. Il y a tant de testes de choux, de porreaux, dans cette planche. Voilà un poirier de poires à deux testes. Une teste d'oignon. Les pommes, les grenades, ont une queuë & une en termes de Medecine, se dit de l'extremité des os. Quand l'os a un bout rond qui avance en dehors, soit par apophyse, ou epiphyse, on luy donne le nom de teste. Si son principe est graile, & s'il s'eslargit peu à peu, on l'appelle col. S'il aboutit en pointe, on l'appelle couronné ou corneille, à cause qu'il ressemble à un bec de corneille ce qu'on appelle quelquefois pointe. Quand cette teste est platte, on l'appelle condyle ou double teste, comme sont les extremitez des os des doigts. On dit aussi la teste d'un muscle, en parlant de son extremité ; & on dit la teste du foye, en parlant de sa partie la plus se dit aussi des corps inanimez & artificiels. Il y a des clous à teste, & d'autres à crochet. Cette épingle n'a plus de teste. La teste d'un maillet. Un testu, c'est un marteau à deux testes. On appelle la teste du compas, l'endroit par où il se joint, où sont les charnieres. La teste d'un anneau c'est le se dit encore de la representation de cette partie du corps humain. On dit d'un beau portrait, Voilà une belle teste, voilà une teste à peindre. Ce Sculpteur a bien reüssi à cette teste. La teste d'airain d'Albert le Grand, qui parloit. Les Perruquiers appellent aussi testes, ces moules de bois sur lesquels ils dressent leurs perruques, qui servent aussi de boestes à les serrer. Au jeu de cartes on dit qu'on a bien des testes, quand on a des Rois, des Dames, ou des Valets. On appelle aussi la teste d'une monnoye, la figure du Prince qui y est empreinte. On dit aussi des reliques, Il y a plusieurs testes de Saints dans la Sacristie, dans le tresor de cette se dit aussi des monstres qui ont plusieurs testes, qui sont la plus-part fabuleux. On dit que le serpent amphisbene a deux testes. Les Poëtes attribuent trois testes à Hecate, à Geryon, à Cerbere ; deux testes à Janus ; cent testes à Typhon. L'Hydre avoit cent testes. On appelle figurément une hydre à cent testes, ce qui renaist à mesure qu'on le croist détruire, comme une sedition populaire, la chicane, &c. La teste de Meduse, que les Poëtes ont feint tuer de ses regards. C'est aussi une Constellation du ciel nommée autrement Ras Algol, qui est la plus dangereuse de se dit aussi des cheveux, qui ne sont qu'une partie & un ornement de la teste. Ce blondin a une belle teste, c'est à dire, une belle chevelure. Ce Perruquier a acheté cette teste cent francs, c'est à dire, la dépouille de cette teste. La teste d'Absalon pesoit 200. sicles. On dit aussi d'un homme chauve ou pelé, qu'il est ras comme la teste d'un se dit aussi du bois de cerf. Les cerfs tous les ans mettent leur teste bas. Ce cerf est à sa premiere, à sa seconde teste, pour marquer son âge. On appelle teste bien née, une teste grosse de marrein. La teste couronnée est la belle teste, qui doit avoir aussi les andouillers dans les meules, les rayeures enfoncées, & estre fort ouverte. On appelle une teste faux marquée, celle qui n'a pas les cors & chevilles pareils dans les deux perches. Les testes ramées sont ou couronnées, ou pommées, ou simples de trois par à mont, ou de signifie quelquefois l'homme entier. En cette auberge on paye tant par teste, c'est à dire, pour chaque personne. En cette succession ceux-cy viennent par testes, & ceux-là par souches, ou par representation, c'est à dire, plusieurs ensemble. On luy a mis cette charge sur la teste, sur le corps. Il a 50. ans sur la teste. Les tailles s'imposent par capitation, se payent par teste. On sonne bien à la Parroisse, il est mort quelque grosse teste. On met la Republique de Venise au rang des testes se prend souvent pour la vie, qui se perd avec la teste. Je n'oserois faire cela, il y va de ma teste. J'en réponds sur ma teste. On met les testes à prix dans les proscriptions. Ce Tyran a fait bien coupper, abattre des testes. On luy a fait voler la teste sur un eschaffaut. Il a bien joüé à couppe teste. On casse la teste aux deserteurs. C'est hasarder ma teste. On dit aussi, qu'une place a cousté bien des testes, quand il a bien fallu faire mourir du monde pour la se dit figurément en choses spirituelles & morales, & premierement de l'esprit & de ses fonctions. C'est un homme qui a la teste dure, on ne luy sçauroit rien faire apprendre. C'est un opiniastre, un preoccupé, qu'on ne sçauroit detromper, quand il a une fois chaussé une opinion dans sa teste. Celuy-là est un habile homme, un homme de teste, une des plus fortes testes de la Robbe. Il a fait un coup de teste, de prudence, de jugement. On appelle même à la chasse un chien de teste, un chien d'entreprise, celuy qui prend le devant de la meute. On dit au contraire, Il a fait un coup de sa teste, pour dire, un coup d'estourdi, dont il n'a point demandé conseil. On dit même d'un joüeur de luth, d'un joüeur de cartes, qu'ils jouënt de teste, pour dire, avec prudence, qu'ils entendent ce qu'ils jouënt. On dit aussi, qu'il faut qu'un homme ait une forte teste, une teste de fer, pour vacquer à plusieurs affaires. Disputez contre ce Docteur, c'est un homme qui vous tiendra teste, qui vous satisfera le dit aussi des passions & des vices de l'esprit. Cet homme a un grand martel en teste, il est jaloux, il est incertain de l'estat d'une affaire d'où depend toute sa fortune ; ce galant luy fait mal à la teste. On dit d'un homme vain & visionnaire, qu'il a bien du vent dans la teste, qu'il s'est mis bien des chimeres dans la teste ; qu'il a l'amour, l'ambition dans la teste ; qu'il a la Poësie, la Chymie, les machines dans la teste, pour dire, qu'il en est fort entesté, qu'il s'y rompt la dit aussi de celuy qui se trouble, qui s'aveugle dans la bonne fortune, que la teste luy a tourné. On dit aussi d'une femme acariastre, qu'elle a bonne teste, qu'elle ne veut rien ceder, qu'elle crie à pleine teste. On dit aussi, Cela ne va pas comme vostre teste, pour dire, comme vous vous l'estes se dit aussi des corps politiques, en parlant de ce qui y est de plus considerable & au premier rang. Un President est à la teste de sa Compagnie ; un Doyen à la teste de son Chapitre. Les Ministres sont à la teste des affaires. On a choisi ce Directeur pour le mettre à la teste des se dit aussi de ce qui est le premier en chaque chose. Les noms des Auteurs doivent estre à la teste des livres. On met les Epistres Dedicatoires, les Prefaces, à la teste. Cela est escrit en teste du livre, c'est à dire, dés le commencement. On le dit aussi des Puissances. Rome est la teste du monde, de l' termes de Guerre, la teste du camp, se dit de la partie anterieure du terrain où une armée est campée, de ce qui regarde la campagne, ou les ennemis. Ce qu'on fortifie le plus, c'est la teste du appelle aussi la teste de la trenchée, la teste de la sappe, la teste du travail, la partie la plus avancée vers l'ennemi. On a poussé cette nuit la teste de la trenchée 100. pas plus loin. Il y a deux testes à la trenchée, c'est à dire, deux appelle aussi la teste d'un ouvrage à cornes, ce qui est enfermé entre ses deux demi-bastions. On le dit aussi d'une face de la place ; & on dit en ce sens, qu'on ne peut aller à une place que par une teste, c'est à dire, l'attaquer que par un seul dit aussi d'un Officier, qu'il est à la teste de l'armée, d'un bataillon, d'un regiment, d'une compagnie, pour dire, qu'il les commande. On dit aussi d'un Officier reformé, Il étoit à la teste, il ne sera plus qu'à la termes de Manege, on dit qu'un cheval place bien sa teste, qu'il porte en beau lieu, en parlant de son action, & de son encolure. On dit aussi, qu'il a la teste dedans, quand il manie sur les voltes de biais, & en pliant un peu la teste. On appelle aussi, Courir les testes, un exercice de manege où le cavalier perce plusieurs testes de carton qui sont à terre avec diverses sortes d'armes, tandis que le cheval DE MORE, se dit des chevaux qui ont la teste noire. Voyez CAP DE appelle aussi à la Guerre, teste de More, une machine que composent les Ingenieurs, qui est une espece de grenade qu'on tire avec le termes de Marine, on appelle teste de More, un billot quarré étant au haut de chaque mast, & en sa brisure, qui sert pour en emboëster un autre. On l'appelle autrement Chymie, on appelle aussi teste de More, une chappe ou chapiteau d'un alembic, qui a un long col, pour porter les vapeurs dans un tonneau qui sert de termes de Blason, on appelle testes de Mores, des testes qui sont representées ordinairement de profil, & bandées, liées & tortillées. On appelle aussi testes arrachées, les testes d'oiseaux, & des autres animaux où le poil paroist encore ; & testes couppées, celles dont la separation est faite termes de Chymie, on appelle teste morte, le marc qui demeure des corps dont on a tiré par la distillation, ou par autre voye, toute l'humidité & les termes de Musique, on appelle la teste d'un luth, d'un tuorbe, ou autre instrument semblable, la partie attachée au manche, où se mettent les chevilles, qui servent à monter, ou à baisser les cordes, afin de les mettre d'accord, & qui luy sert de termes d'Astrologie, on appelle la teste, ou la queuë du Dragon, les deux points de l'Ecclyptique où elle est couppée par l'intersection de l'orbite de la Lune, dans lesquels, quand les luminaires se rencontrent, il faut qu'il y ait ecclypse de l'un, ou de l'autre. La teste se marque ainsi {symbole} & la queuë {symbole}TESTE, se dit encore en plusieurs phrases particulieres. Tenir teste à quelqu'un, c'est luy resister, s'opposer à ses desseins, combattre son advis, son opinion. Se jetter à la teste de quelqu'un, c'est luy offrir son service, se donner à bon marché. On dit aussi d'une marchandise qui est à vil prix, qu'on la jette à la teste des gens. On dit encore, Rompre la teste à quelqu'un, pour dire, l'importuner. On dit aussi, qu'un homme va la teste levée par tout, quand il ne craint aucun reproche ; & qu'il va teste baissée au combat, pour dire, courageusement & aveuglément. On dit aussi, qu'on a regardé, qu'on a examiné un homme depuis les pieds jusqu'à la teste, pour dire, fort attentivement. On dit aussi, qu'un homme a des dettes, des affaires pardessus la teste, pour dire, qu'il est noyé de dettes, accablé d'affaires. On dit aussi qu'on a la teste malfaite, quand on a la migraine, ou quelque douleur de teste que le sommeil, ou une souppe à l'oignon, refont la teste, pour dire, qu'ils la soulagent, qu'ils la se dit proverbialement en ces phrases. On dit d'un entesté, d'un opiniastre, Il est comme le Bonnetier, il n'en fait qu'à sa teste. On dit aussi, Ce sont deux testes en un bonnet, pour dire, Ce sont deux bons amis, qui n'ont qu'une seule volonté. On dit ironiquement de celuy qui fait le malade, Il a la teste plus grosse que le poing, & si elle n'est pas enflée. On dit, A laver la teste d'un asne on n'y perd que la lescive, lors qu'on reprimende quelqu'un, qu'on luy lave la teste inutilement. On dit aussi, Bonne femme mauvaise teste. Il ne sçait où donner de la teste, il n'a aucun bien, aucun ami, aucune ressource. Autant vaudroit se battre la teste contre un mur, pour dire, prendre de la peine inutilement. On dit aussi, Il y va de cul & de teste, comme une corneille qui abat des noix, pour dire, Il s'y employe de toute sa force. On dit aussi, Grosse teste peu de sens ; & l'on dit qu'un homme a des chambres vuides à loüer dans la teste, qu'il a la teste à l'esvent, qu'il a une teste de linotte, pour dire, qu'il est fou, qu'il a la teste legere, une teste sans cervelle, une teste verte, mal timbrée, demontée. On dit aussi, qu'une teste de fou ne blanchit jamais. On dit aussi d'un Picard, qu'il a la teste chaude, la teste prés du bonnet, pour dire, qu'il est prompt à se fâcher. On dit aussi d'un yvrogne, On voit bien à ses yeux que sa teste n'est pas cuite, pour dire, que le vin luy a donné dans la teste, qu'il a beu du casse teste. On dit aussi, Autant de teste, autant d'opinions. Je suis aussi étonné de cela, que si les cornes me venoient à la teste. On dit aussi, qu'un homme est bien chaudement la teste au ruisseau, en plaignant celuy à qui quelque malheur est arrivé. On dit aussi, J'y mettrois ma teste, j'y donnerois ma teste, j'y gagerois ma teste à coupper, & si c'est la gageure d'un fou, pour dire, j'en suis bien assûré. On dit encore, que la teste a emporté le cul, pour dire, que le plus fort a emporté le plus foible. On dit d'un homme inquiet, que sa teste donne bien du mal à ses pieds. On dit d'un vieillard vigoureux, qu'il est comme le porreau, qu'il a la teste blanche, & la queuë verte. Il est accoûtumé à cela comme un chien d'aller nu teste. On dit qu'une teste de mouton est une bisque de gueux. On dit chez les Jardiniers, que quand le Diable voudroit replanter sa femme, il luy coupperoit la teste, parce qu'ils étestent tout ce qu'ils À TESTE. adv. L'un devant l'autre. Ils sont teste à teste comme Fourbisseurs. Nous avons disné teste à teste. Ils se sont rencontrez teste à teste, vis à vis, teste pour À TESTE, se dit aussi substantivement. Les amants cherchent le teste à teste. On luy a accordé un teste à teste, une conversation de seul à seul. Cette affaire demande un teste à teste, ne doit être faite qu'entre quatre yeux. Définition ancienne de TETE s. f. L'endroit par où les petits des animaux se nourrissent, & tirent le lait de leurs meres. Les truyes, les chattes, les chiennes, ont plusieurs tetes ou petits bouts sous le ventre pour nourrir plusieurs petits. Ce mot vient du Latin tetta, qui a esté fait du Grec tittos, signifiant la même chose. Menage. Quelques-uns le derivent de l'Alleman dutte ou tudte, qui signifie la même chose. L'Espagnol dit teta. Ces définitions du XVIIe siècle, qui montrent l'évolution de la langue et de l'orthographe françaises au cours des siècles, doivent être replacées dans le contexte historique et sociétal dans lequel elles ont été rédigées. Elles ne reflètent pas l’opinion du Robert ni de ses équipes. En savoir plus.